CANCERS DU SEIN

La chirurgie

Signes évoquant un cancer du sein

Les signes précurseurs d'un cancer du sein sont des indicateurs cruciaux nécessitant une attention particulière. Ces signaux, parfois subtils, peuvent être des alliés précieux dans la détection précoce de cette maladie.

Des symptômes tels que la formation d'une masse ou d'une boule dans le sein, des changements dans la taille ou la forme du sein, des écoulements anormaux du mamelon, ou encore des douleurs persistantes peuvent être des signaux d'alerte.

Bien que ces signes ne garantissent pas la présence d'un cancer du sein, il est impératif de les prendre au sérieux et de consulter un professionnel de la santé dès leur apparition. Une détection précoce accroît considérablement les chances de traitement réussi et de rétablissement.

Maladie de Paget du mamelon

Déformation du sein

Ecoulement sanglant du mamelon

Ecoulement sanglant du mamelon

Déformation du sein

Déformation du sein

Attraction cutanée du sein

Bras le long du corps
attraction cutanée du sein
Bras levé
attraction cutanée du sein

Généralités

La chirurgie du sein dans le cas d'un cancer a deux buts principaux:

- Enlever le cancer avec des marges de sécurité suffisantes tout autour.
- Garder un aspect esthétique satisfaisant du sein.

Cette chirurgie est la plupart du temps conservatrice du sein, associée à un remodelage de la glande mammaire, voire une oncoplastie. Elle peut parfois nécessiter l'ablation du sein (mastectomie).

La reconstruction du sein peut être faite dans le même temps que l'ablation ou secondairement. Il existe différentes techniques de reconstruction qui peuvent être combinées pour améliorer le résultat esthétique. Il est rare qu'une reconstruction se fasse en un seul temps.
Au minimum, il faut compter 2 interventions. La chirurgie de symétrisation de l'autre sein est souvent nécessaire. La reconstruction du mamelon et de l'aréole sera le dernier temps de la reconstruction.

L'évaluation de l'extension de la maladie au-delà du sein se fait par l'exploration des ganglions axillaires, au niveau de l'aisselle. Fréquemment, il s'agit de l'exérèse des ganglions sentinelles, mais parfois un curage axillaire est nécessaire.

Retrouvez plus d'information sur le lien suivant : Le cancer du sein ; points clés

Tumorectomie ou mastectomie partielle

C’est l'ablation chirurgicale d'un nodule du sein ou d’une zone malade du sein, en conservant le sein.

Cette intervention se fait le plus souvent après une biopsie préalable qui a confirmé le cancer. Elle a pour buts d’enlever toute la zone malade, avec des marges de sécurité tout autour, et de garder un résultat esthétique du sein opéré.

Les cicatrices sont réalisées de façon à respecter le décolleté et le plus souvent possible en périaréolaire.

Des clips seront laissés en place dans la zone opérée, afin de cibler la radiothérapie si nécessaire et de faciliter la surveillance radiologique de la zone. Ce sont des petits bâtonnets en titane qui ne provoquent pas de sonnerie dans les aéroports, ni d’intolérance. Ils permettent la réalisation d’IRM. Ils sont laissés en place à vie.

L'intervention la plus fréquente dans les cancers du sein est la tumorectomie ou mastectomie partielle associées à l'exérèse des ganglions sentinelles.

Parfois, elle est précédée d’un repérage par un fil guide en cas de tumeur non palpable ou de microcalcifications non accessibles à une biopsie.

L'oncoplastie mammaire

L'oncoplastie regroupe différentes techniques qui permettent d'enlever une grande partie du sein tout en gardant un aspect esthétique satisfaisant. Ceci a permis de diminuer considérablement le nombre de mastectomies (ablation ou amputation du sein) au cours des 20 dernières années.

Par exemple, la chirurgie d'un cancer au niveau inférieur du sein peut être réalisée en même temps qu'une diminution de volume et qu'une réascension du sein (réduction ou lifting mammaire ) cf plaquette d'information.

D'autres techniques existent en fonction de la localisation du cancer, de sa taille par rapport à la taille du sein, de la forme du sein. Le souhait de la patiente est bien sûr fondamental et la décision est prise de façon partagée avec le chirurgien.

La mastectomie (Ablation ou amputation du sein)

Dans certains cas, la conservation du sein n'est pas possible. Parfois, elle n'est pas souhaitée par la patiente.

La mastectomie est alors réalisée.
- Classiquement, elle emporte le mamelon et l'aréole ainsi que le sein et la peau qui le recouvre. Elle laisse une cicatrice qui traverse le torse, du sternum jusque sous le bras.
En cas de mastectomie avec reconstruction mammaire immédiate, l'étui cutané du sein peut parfois être conservé ainsi que la plaque aréolo-mamelonnaire (=bout du sein). Chaque cas est différent.

-Les suites opératoires sont marquées par un écoulement de liquide jaune clair (sérum) qui est drainé par des redons (tubes plastiques) placés dans la zone opérée.
Parfois, un capitonnage de la zone opérée permet de ne pas drainer, en fermant tous les espaces laissés vides.
La principale complication reste le gonflement de la zone opérée à cause de l'accumulation de  liquide (appelé sérôme ou lymphocèle).
Des ponctions peuvent être réalisées en consultation post opératoires: elles ne sont pas douloureuses et permettent d'évacuer et d'assécher ces poches de liquide.

La chirurgie des ganglions axillaires sentinelles

En cas de migration de cellules cancéreuses en dehors du sein, les ganglions axillaires ( sous le bras) sont les premiers touchés par la maladie.

Il est donc très important de les explorer :
-par la palpation
-par l'échographie avec parfois prélèvement (ponction, biopsie)
-par d'autres examens si besoin (Scanner, Pet scanner, IRM)
-par chirurgie

Pour vérifier que les cellules malades sont restées localisées dans le sein, il est nécessaire de vérifier l’absence de cellules au niveau des premiers ganglions qui drainent le sein.
Ce sont les ganglions sentinelles axillaires, situés sous le bras, au niveau de l’aisselle. Ils sont variables en nombre et en localisation, d’une femme à l’autre et d’un côté par rapport à l’autre. C’est la raison pour laquelle il faut injecter un produit dans le sein malade, qui va diffuser vers ce ou ces ganglions et qui permettra de le ou les repérer.

La plupart du temps un produit faiblement radioactif (isotopes) est injecté la veille ou le jour même de l’intervention, au niveau du sein malade, dans un service de médecine nucléaire. Une lymphoscintigraphie est effectuée parfois pour localiser les ganglions sentinelles devenus radioactifs.

L'intervention la plus fréquente dans les cancers du sein est la tumorectomie ou mastectomie partielle associées à l'exérèse des ganglions sentinelles

Le curage axillaire

Le curage axillaire enlève les ganglions sous le bras (dans le creux axillaire).
Il n'enlève jamais tous les ganglions car certains ganglions drainent le bras et ne sont pas touchés par le cancer du sein.
Il enlève les ganglions situés sous la veine axillaire, en respectant les nerfs des muscles Grand Dorsal et Grand Dentelé.
Cela représente entre 10 -15 ganglions; ce nombre est variable d'une femme à l'autre.

Les différents temps de reconstruction mammaire

La reconstruction mammaire immédiate

Dans certains cas, une mastectomie avec reconstruction mammaire immédiate peut être proposée. Elle se déroule en double équipe avec un chirurgien cancérologue et un chirurgien plasticien.
Pendant la même intervention, le sein sera enlevé et le volume sera reconstitué soit par une prothèse soit par un lambeau musculocutané soit par injection de la propre graisse de la patiente soit par la combinaison de plusieurs techniques.
Parfois, la plaque aréolo-mamelonnaire (= bout du sein) pourra être conservée.

La reconstruction mammaire différée (ou secondaire)

Lorsqu'une mastectomie a été effectuée, une reconstruction peut être réalisée après la fin des traitements (chimiothérapie, radiothérapie). Il est préférable d'attendre 6 mois à un an après la fin de la radiothérapie car les tissus sont inflammatoires et la cicatrisation plus difficile.

Les différentes techniques de reconstruction mammaire

Différentes techniques existent:
-avec prothèse
-avec lambeau musculocutané
-avec lambeau dermo-graisseux (DIEP..)
-avec injection de graisse

Ces techniques peuvent être combinées pour améliorer le résultat esthétique.
Il est rare qu'une reconstruction se fasse en un seul temps. Au minimum, il faut compter 2 interventions. La chirurgie de symétrisation de l'autre sein est souvent nécessaire. La reconstruction du mamelon et de l'aréole sera le dernier temps de la reconstruction.

La reconstruction par prothèse

Le volume du sein est remplacé par une prothèse, encore appelée implant mammaire. Différentes tailles et formes existent. Cette prothèse peut être positionnée soit directement sous la peau soit sous le muscle grand pectoral. La qualité de la peau, l'épaisseur de la graisse sous cutanée, la taille et la forme du sein interviennent dans le choix de la place de la prothèse.
Les avantages de cette technique sont la simplicité, le temps opératoire court et une cicatrice peu visible.
Les inconvénients sont les risques infectieux avec risque de dépose de prothèse si souffrance de la peau en regard, nécessité de contrôle régulier de la prothèse et changement de prothèse tous les 10 ans.
Parfois, la prothèse peut être recouverte par le muscle du grand dorsal, prélevé au niveau du dos.
De même, une infiltration de graisse autour de la prothèse pourra être effectuée pour épaissir la peau.

La reconstruction par lambeau du grand dorsal

Le volume du sein est remplacé par un lambeau musculaire du dos, avec la graisse et parfois la peau qui le recouvrent.
Les avantages de cette technique sont la fiabilité de ce lambeau qui garde son pédicule, la protection de l'étui cutané par vascularisation au contact et un rendu plus naturel.
Ses inconvénients sont une chirurgie plus lourde et plus longue que la prothèse, une cicatrice au niveau du dos avec une poche de sérome post opératoire fréquente et la nécessité, parfois, d'y associer  une prothèse en raison du faible volume du lambeau.

La reconstruction par lambeau DIEP

Le volume du sein est remplacé par un lambeau graisseux du ventre, avec parfois la peau qui le recouvre.
Les avantages de cette technique sont un rendu  naturel et la possibilité de reconstruire un sein ayant un grand volume. Une plastie abdominale est réalisée dans le même temps.
Ses inconvénients sont une chirurgie  lourde et technique utilisant la microchirurgie avec un risque de thrombose et de nécrose du lambeau ainsi qu'une cicatrice au niveau du ventre.

La reconstruction par transfert graisseux

Le volume du sein est remplacé par des injections de graisse prélevée au niveau du ventre, des cuisses ou de la taille de la patiente.
Les avantages de cette technique sont l'absence de cicatrices supplémentaires visibles, l'absence de corps étranger
et un rendu plus naturel évoluant avec le temps et le poids.
Ses inconvénients sont la nécessité de plusieurs injections (3 minimum, 5 en moyenne) pour un résultat satisfaisant et parfois l'échec de la technique, la greffe graisseuse ne prenant pas.
Cette technique est aussi utilisée pour combler des déformations du sein, ou en complément d'une prothèse ou d'un lambeau.

La reconstruction de la plaque aréolo-mamelonnaire (bout du sein)

En cas d'ablation de la plaque aréolo-mamelonnaire (bout du sein), sa reconstruction se fera dans le dernier temps afin de la positionner au bon endroit par rapport à l'autre sein et par rapport au volume du sein reconstruit. Il faut parfois attendre que l'inflammation post opératoire ou post radiothérapie ait disparu.

Différentes techniques existent et peuvent aussi s'associer: la greffe de peau, les lambeaux, le tatouage...
Il existe également des bouts de sein en silicone autoadhésifs qui peuvent être une solution d'attente ou définitive, en fonction du vécu de la patiente.

Dermareole : Laurence Malzard propose des tatouages d'aréole en trompe l'oeil pour terminer la reconstruction mammaire.

Pink perfect : propose une variété de mamelons auto-adhésifs très réalistes.